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BISKUPIN
21 et 22/08/2016
Une découverte due au hasard.
En 1933, alors qu'il faisait une promenade au bord du lac de BISKUPIN (région de Pałuki entre Bydgoszcz et Poznań, Est de la Pologne ), un instituteur, Walenty Szwajcer, remarque des bouts de bois qui dépasse de la tourbe ainsi que des morceaux de poteries. Il reconnait là du bois fossilisé jadis travaillé par l'homme. Les fouilles commencent l'année suivante, après avoir détourné la rivière qui alimente le lac, afin d'en faire baisser le niveau.
C'est l'acte fondateur de l’archéologie polonaise moderne, et la fabuleuse découverte d'un village de l'époque lusacienne, bâti aux alentours de 700 av. JC.
Tous les éléments du village sont demeurés en place, parfaitement conservés par la tourbe.
Après déblaiement des toits et terrasses, apparaissent des rondins juxtaposés qui permettent de reconstituer la structure des bâtiments, les rues, les fortifications ...D'autre photos des fouilles en cliquant sur l'image ci-dessus.
En 1936, on entreprend la reconstruction du site. Il est à moitié exploré en 1939 lorsque la guerre interrompt les fouilles. Elles reprennent en 1946 et s'achèvent définitivement en 1974. Afin de préserver le site de la destruction, il est décidé de le remettre en son état de découverte et donc de le remblayer : la tourbe est un parfait conservateur.
Le site, tel qu'il est visible aujourd'hui.
L'attrait pour ce lieu est tel, que c'est plus de 400 000 personnes, dont 15% d'étrangers, qui sont venus y travailler.
La maquette du site tel qu'il était il y 2 700 ans.La porte d'entrée avec ses murs de défense. Pas de clous, pas de corde : tout tient par emboitement.
A l'extérieur de l’enceinte, devant le mur, des pieux sont fichés en terre afin de renforcer la défense.
A l'intérieur, un chemin de bois permettait d'en faire le tour. Toutes les rues du villages étaient recouvertes de bois, afin d'accéder facilement et proprement aux habitations, surtout lors des jours de pluie ou de neige. Les murs d'enceinte, de 3 à 4 m d'épaisseur, s'élevaient à 6 m.
Les 2 bâtiments, fidèlement reconstruits aux originaux, nous permettent de comprendre la vie de ce village : dans les fouilles, tous les éléments intérieurs des maisons ont été retrouvés. Il semblerait que le village ait été abandonné suite à une forte montée du niveau du lac.
Entre chaque bâtiment, la rue était en bois.
Il n'y avait pas de fenêtre pour mieux se protéger du froid. On s'éclairait avec des lampes à huile.
13 bâtiments en parallèles constituaient le village. Une centaine de famille (entre 700 et 1000 personnes) y étaient réparties. Au sein d'une bâtisse, chaque famille avait une demeure. Elle comprenait deux ou trois pièces, dont la principale s'organisait autour du foyer de 2.5 m de diamètre.Les 2 autres pièces : chambre, ou plutôt lits et l' atelier (ou réserve) étaient ouverte sur la pièce principale.
Le lac fournissait aux habitants une protection, renforcée par les remparts. On en tirait aussi du poisson, de l'eau, du gibier, le roseau utilisé dans la confection des toitures. L'arrière pays était défriché et cultivé. On y pratiquait aussi l'élevage de bétail. Des routes commerciales permettaient l'échange des fourrures, poteries, textiles, et objets métallurgiques. On y a découvert des objets en ambres ainsi que des objets provenant d’Égypte.
Le parc archéologique présente aussi des reconstitutions de bâtiments de diverses époques
Cette habitation tout en longueur est de l'époque néolithique
Les animaux côtoyaient les hommes.
Le couchage : Sur une épaisseur de paille ou de foin, les peaux de bêtes apportaient de la chaleur.
Les aliments étaient conservé dans des récipients en terre, posés dans des trous que fermaient des branchages.
Reconstitution d'un village médiéval ... et toujours sous la pluie
Abris mésolithique.
Marais proche du site archéologique
Tags : village, lusacinien batiment, site, archéologique, biskupin, bois, lac, fortifications
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Commentaires
Bonjour
Chaque fois que l'on découvre un village sous des mètres de terre ou de tourbe, je me demande comment cela a pu arriver car si cela s'était fait progressivement, je pense qu'on aurait retrouvé peu de choses. Alors, un brusque évènement mais quoi ?
Ciao
Entièrement d'accord avec toi Christian , une destruction progressive aurait laissé très très peu de choses et en très mauvais état!
Bonjour,
L'une des hypothèses avancée serait une "rapide" montée des eaux du lac, obligeant les habitants à migrer ailleurs.
Je me pose une autre question : lorsque l'humain aura réussi à s'autodétruire et aura disparu de la surface de la Terre, dans qq milliers d'années (voir avant), une autre intelligence verra peut être alors le jour : que diront les archéologues de cette intelligence du futur en découvrant les vestiges de notre civilisation ?
Bon ok, je sors voir les fleurs du jardin